Rencontre avec le peintre et illustrateur Pierre Renollet
D’étudiant en art à enseignant puis directeur d’écoles de Design, Pierre Renollet baigne depuis toujours dans le milieu artistique. Cette fois-ci du côté de l’artiste, il dompte avec finesse l’aquarelle et habille ses pages blanches d’illustrations.
Qui êtes-vous ? Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Je m’appelle Pierre Renollet, j’ai 48 ans et je vis dans la région bordelaise. Je suis diplômé de l’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Arts à Paris et de la Sorbonne. J’ai travaillé dans le design au début de ma carrière, puis je me suis tourné progressivement vers l’enseignement des arts appliqués. Aujourd’hui je continue à enseigner en école de design à Bordeaux et j’exerce aussi en tant qu’illustrateur. J’avais envie de me concentrer sur la pratique artistique tout en continuant l’enseignement du dessin et de la peinture.
Comment avez-vous découvert votre attrait pour la peinture ?
J’ai été très rapidement poussé par ma tante alors professeur de dessin qui m’encourageait à produire, peindre et dessiner. Au fur et à mesure que je m’exerçais, j’y ai pris goût et je n’ai jamais arrêté depuis. J’ai par la suite découvert différentes techniques, différentes pratiques qui m’ont attiré, notamment l’illustration et l’aquarelle que j’aime aujourd’hui rythmer avec mon quotidien.
© Pierre Renollet
Quels peintres vous inspirent ?
Je suis principalement inspiré par la peinture américaine des années 30, plus particulièrement d’Edward Hopper. La peinture flamande m’attire, elle aussi, notamment Pierre Paul Rubens, Antoine Van Dyck ou encore le peintre baroque néerlandais Johannes Vermeer.
Vous avez rencontré l’aquarelle, une peinture particulièrement difficile à travailler, de laquelle vous ne semblez plus vous passer. Qu’appréciez-vous dans le travail de cette matière ? Comment la définiriez-vous ?
L’aquarelle est une technique qui offre très peu de “repentir”. Chaque pièce est unique et ne peut pas être copiée à l’identique. Il faut dompter l’eau et le papier qui ne se comportent jamais vraiment pareil en fonction des conditions et lieux de pratique. C’est aussi un médium qui se travaille rapidement. Il n’y a pas de temps de séchage. Elle offre une palette des possibles très variée, que l’on travaille dans l’humide, sur papier sec ou en mix. De plus, c’est une technique à faible impact écologique, solvant à l’eau, de pigments naturels et papiers, sans acides ni adjuvants.
Qu’aimez-vous peindre ? Que cherchez-vous à retranscrire ?
J’ai plusieurs séries thématiques très diverses qui vont de presque abstraction à la figuration, en fonction de mes envies du moment ou de mes inspirations. J’aime les défis techniques donc je cherche toujours le compromis entre sujet inspirant et défi. Je suis très sensible aux qualités de lumière. À des instants donnés, elle créé des atmosphères très spécifiques. Je cherche à retranscrire dans la majorité de mon travail ces instants éphémères.
© Pierre Renollet
Vous enseignez la peinture et le dessin depuis plusieurs années. Qu’est-ce-que cela vous apporte en tant qu’artiste ? Est-ce une source d’inspiration ?
L’enseignement des arts appliqués m’apporte autant que ce que je transmets. Il impose l’humilité et la remise en question de soi et donc de son travail. Je vois l’enseignement comme un grand laboratoire d’expérimentation collaboratif.
Qu’aimeriez-vous que l’on retienne de votre travail, de vous ?
C’est une bonne question. Je n’aspire pas à la postérité et ne peins pas pour plaire. Ce sont mes ressentis, ma sensibilité, mes émotions que j’exprime au travers de chaque tableau. Je suis content si j’arrive à faire passer et partager tout cela aux gens qui s’intéressent à mon travail.
Cette période de confinement que nous vivons vous inspire-t-il pour de nouvelles créations ?
Cette période est très compliquée et étonnamment, alors que j’ai du temps pour peindre, j’ai beaucoup de mal à produire. J’ai de nouvelles idées, de nouvelles approches que je souhaite explorer mais je me laisse le temps.
Découvrez son travail sur son site et son Instagram
Propos recueillis par Marie Coindeau-Mattei
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